Ezel Verian [Hybride Humain/Hll / Paradise Lost]

I. Renseignements généraux

± Nom : Verian
± Prénom : Ezel
± Surnom : Bazille, pour la loge B
± Âge : 25 ans
± Race : Hybride Humain/Hll, nettement plus humain que Hors La Loi (Dumahim)
± Clan : Paradise Lost (officiellement Hinra)
[±] Rang souhaité : Conservateur du Musée

II. Descriptions

± Description physique :

Ezel n’est pas spécialement ce qu’on peut appeler un athlète. Bien qu’il ait péniblement dépassé le mètre quatre-vingt, son poids stagne autour des soixante kilos, ses épaules sont toujours trop frêles pour les vêtements qu’il porte, et le moins que l’on puisse dire c’est que cela ne l’aide pas à avoir l’air sûr de lui – sans oublier qu’il met un point d’honneur à dissimuler ses traits sous une capuche dès qu’il pose un pied à l’extérieur, et que quelle que soit la température il s’ensevelit jusqu’au menton dans un col roulé, derrière une écharpe ou un foulard.

Néanmoins, il a acquis pendant la fin de sa croissance une fine musculature qui, pour peu développée qu’elle soit, confère un certain équilibre à sa silhouette maladroite : au moins, maintenant il se tient droit et marche d’une manière qu’on pourrait presque qualifier d’alerte. Presque.

Mais ce changement n’est pas aussi positif qu’on pourrait le croire ; lorsqu’il a commencé à redresser les épaules, Ezel a également perdu l’habitude de fixer le sol pour ne pas exposer ses iris vert Hll à ses interlocuteurs. En fait, depuis quelques années, il est tombé dans l’excès inverse : il fixe tout, tout le temps, avec des mouvements de tête vifs qui rappellent une bête traquée. Même son don naturel pour le sprint (seul véritable héritage de sa mère Hll si on oublie les yeux) a subit cette métamorphose : non seulement Ezel court vite, mais il est à présent d’une rapidité record dans le moindre de ses mouvements. Essayer de s’en saisir ou de l’approcher contre son gré revient à taquiner une anguille sous l’eau. Si le mot clé de son attitude a longtemps été « timidité », c’est à présent « paranoïa », et ce de manière incontestable.

Enfin, il est peut-être bon de mentionner qu’il n’a toujours pas compris qu’avec un effort minime il pourrait passer pour séduisant. De toute façon, depuis le départ de Sérénité, pour qui aurait-il envie de l’être ?

± Description caractérielle :

L’attitude peu naturelle d’Ezel n’est que la partie émergée de l’iceberg. En vérité, depuis « l’accident avec le vampire » (il refuse d’en parler en d’autres termes), le jeune homme a sombré dans l’antisocialisme le plus complet. Difficilement maintenu à flots par des anti-dépresseurs dont il ne peut absolument pas se passer, il s’ingénie à rester loin de ses semblables, au plus profond de son musée bien-aimé. Sortir dans la rue lui est très désagréable, approcher quelqu’un extrêmement dur, se laisser toucher absolument impossible. Même parler de près à un ami lui est difficilement supportable. Si Sérénité revenait, il n’est pas certain d’être capable de la prendre dans ses bras. Le pire est certainement qu’il se referme comme une huître dès qu’on essaie de lui faire dire ce qui s’est réellement passé lorsqu’il a croisé cet énigmatique vampire, à l’identité toujours inconnue.

Quelques lacunes de lumières subsistent quand même dans ce tableau pour le moins peu reluisant. Ezel ne s’est pas départi de sa douceur et de sa bonne volonté naturelles. Et si sa courte vie l’a mené à une désolante paranoïa couplée d’une dépression, elle lui a tout de même permis de grandir un peu. Il a appris à avoir un peu confiance en lui, et il est ainsi devenu un membre exemplaire du Paradise Lost. Il ne bégaie plus, il peut même lui arriver de supporter l’ingestion d’un verre de whisky. Ses décisions politiques se sont affirmées, et ses convictions pacifistes se sont renforcées avec l’explosion qui a balayé son organisation. Ezel ne veut pas faire de mal, jamais, quoi qu’il arrive. Tout le problème étant qu’à Leidenstal, il faut bien souvent savoir tuer pour ne pas être tué…

III. Dans la vie courante

± Style de combat :
Hum… la fuite s’impose toujours. A la limite, en cas d’accès irraisonné de courage… euh… Non, finalement non : la fuite s’impose toujours.

± Relations :
Pour un paranoïaque, Ezel compte un nombre assez élevé de connaissances, et même quelques amis. Il y a bien évidemment Sérénité, qu’il ne se résout pas à oublier, mais aussi Mélisandre Valerian, Viviane, ou le vampire Nephalis. Il connaît un peu le Butterfly E, et apprécie Gaïa au moins autant qu’il la craint.
Dans les relations un peu plus conflictuelles, on notera surtout sa relation en demi-teinte avec Constance Wolf : la dirigeante du Cercle ne le reconnaît pas comme humain à part entière, et il comprend hélas trop bien les répercussions d’un tel constat sur son espérance de vie. Il s’est fait un ennemi du Tueur Lee, et espère bien ne jamais recroiser une certaine bannie aux yeux violets qui lui a pris du sang contre son gré, il y a bien longtemps.
Quant à Ambroise… impossible de définir les sentiments qu’Ezel entretient à son égard. Tout ce qui est certain, c’est que ce vampire l’obsède au point qu’il en rêve pratiquement toutes les nuits. Le jeune hybride le recherche activement, et sans doute que lui-même ignore pourquoi. Ou qu'il préfère ne pas le savoir.

± Signes particuliers :
L’explosion des locaux de l’Eden lui a laissé quelques cicatrices sur la main gauche, ainsi qu’un bourdonnement persistant au niveau des tympans. Il entend d’ailleurs plutôt mal les sons aigus, ce qui ne contribue pas à le tranquiliser lorsqu’il sort dans la rue. Son cou porte la trace des crocs d’Ambroise, mais il la couvre en permanence d’un foulard ou d’une écharpe très soigneusement noué.

IV. En plus

± Créature suivie : Ambroise, encore et toujours, jusqu’à ce qu’il le retrouve ou ait son cadavre sous les yeux.

± Histoire :

Ezel naquit un chaud et sec soir de mai, un mois avant la date prévue. Il en conserva une silhouette fine et à l'apparence fragile, mais les soins attentifs de son père lui épargnèrent toutes les complications qui auraient pu découler de son avance. L'homme l'avait cajolé avec tant d'amour et de soins que la mère d'Ezel lui avait un jour dit en plaisantant qu'il n'aurait pas été plus dorloté s'il avait passé encore une lune dans son ventre.
Le petit garçon avait hérité de son père humain un tempérament calme et affectueux, qui ne trouva malheureusement pas d'écho chez les autres enfants de son quartier. Il grandit donc sans véritable contact "humain" en-dehors de celui de ses parents, auxquels il vouait un amour sans bornes.
Sa mère, en particulier, le fascinait: si son père était d'une dévotion presque féminine, la génitrice d'Ezel était ce qu'on peut appeler "une main de fer dans un gant de soie". C'était une fière Hll, Dumahim à l’attitude de Zephonim qui savait tout juste dompter son caractère impétueux pour ne pas heurter son fils et l'humain qu'elle aimait.
Mais cet étrange équilibre semblait tenir, et l'enfance d'Ezel fut certainement la période la plus agréable de sa vie. Il remarqua à peine les quelques signes de tension que sa famille provoquait aux alentours, lorsqu'on voyait ses parents s'embrasser dans la rue ou quand quelqu'un remarquait que les yeux du garçon étaient un peu trop verts pour être normaux.

Cette douce période prit fin de la manière la plus brutale: un soir qu'Ezel, treize ans, rentrait du collège (il avait eu la meilleure note de la classe en dessin et avait hâte de monter son chef d'oeuvre à ses parents), il trouva l'appartement de sa famille sans dessus dessous. Les meubles avaient été démolis, les échardes avaient giclé dans toute la pièce, la moquette avait été arrachée avec sauvagerie... Ezel appela sa mère, son père. Un silence effroyable régnait dans l'appartement, paradoxalement très ensoleillé. Et pour la toute première fois de sa vie, le garçon comprit le sens du mot terreur.
Il courut à travers le salon sans même ôter son cartable ou poser son dessin. Il parcourut tout l'appartement. Toutes les pièces étaient dans un état désastreux, il y avait même un début d'incendie dans la cuisine. Ezel l'éteignit de quelques coups de torchon humide, fit demi-tour et pénétra dans la chambre de ses parents. La pièce était aussi ravagée que les autres. Sauf que là, il y avait aussi du sang. D'immenses flaques de sang qui avaient imbibé le papier peint et dégoulinaient du couvre-lit. On en avait même utilisé pour tracer un sinistre sigle sur le mur qui faisait face à la porte. Le dessin d'Ezel tomba sur la moquette lorsque les doigts du garçon le lâchèrent, et les mésanges vertes d'Adhénor amoureusement tracées sur le papier blanc s'auréolèrent de rouge.

Le garçon ne revit jamais ses parents. Il n'y avait pas de corps dans la chambre, juste ce stigmate qui souillait la tête de lit. Les Tueurs. Ou peut-être l’ADH qui pour une raison obscure avait voulu faire accuser le camp d’en face, comment savoir ? Ezel n’eut jamais qu’une certitude à propos de cet atroce évènement : les fanatiques qui s’en étaient pris à sa famille l’avait oublié, lui, et il ne sut jamais s’il devait en être heureux. Comment accepter de survivre, alors que les seules personnes que l’on aime ont été assassinées ? Car les Verian ne pouvaient qu’être morts. Vu l'état de l'appartement, il valait mieux pour eux qu'ils soient morts.

*****

Ce fut la première rupture dans l’évolution d’Ezel. Son esprit horrifié cessa de grandir sur le pas de cette porte, au moment où il comprenait que ses baskets trempaient dans le sang de sa mère et de son père. Abasourdi, les joues striées de larmes qu’il ne sentaient plus, il pivota sur ses talons et quitta pour toujours l’appartement de son enfance. Il ne prit avec lui qu’une veste, une photo au cadre brisé… et le cartable qu’il n’avait toujours pas ôté. Le soir venu, alors qu’il se roulait en boule entre deux cartons au fond d’une ruelle, il se souvint de son dessin. Et son cœur acheva de se briser lorsqu’il comprit que plus jamais (« jamais » est un mot terrible lorsqu’on a treize ans) il ne rentrerait de l’école avec une bonne note à montrer à ses parents. Jamais.

Ezel vagabonda dans le quartier culturel de Leidenstal pendant deux jours, avant d’être obligé de se trouver un abri contre le temps qui s’était fait exécrable. Affaibli par le froid et la faim, bien trop terrifié pour aller sonner à une porte et demander asile à un inconnu qui aurait forcément remarqué ses yeux trop verts, il finit par s’engager sous l’immense porche du musée et par se tapir dans un coin, en essayant d’oublier ce monstrueux vide qui avait remplacé l’affection de ses parents.

Ce fut ce soir-là que dans son malheur, il eut de la chance. Un gardien plus scrupuleux que la moyenne vint le voir sur le perron, et plutôt que de le rejeter à la rue, il l’emmena avec lui jusqu’à la loge du personnel pour lui faire avaler un peu de café. Le breuvage était infâme, mais brûlant. Donc c’était un nectar. Ezel réussit à sourire, et le bienveillant gardien ne put s’empêcher d’aller présenter cet attendrissant petit clochard au conservateur.

Le bureau de l’érudit qui dirigeait le musée depuis sa construction en 2022 était bien loin du lieu quasiment sacré que le garçon avait imaginé. En réalité, le local ressemblait plus à une caverne aux merveilles dans laquelle le but du jeu était de retrouver l’occupant des lieux sous l’amas de « trésors » qu’il avait lui-même accumulé : peintures, sculptures, mais également costumes d’époque, caméscopes, ouvrages d’astrologie et autres ustensiles de cuisine… Interdit, Ezel fouilla un instant ce capharnaüm du regard, avant d’oser s’approcher du meuble enseveli qu’il devinait être le bureau. Et il comprit enfin que la splendide statue ailée qui s’était assise sur un coin du plan de travail était le conservateur.

Drapé dans ses immenses ailes argentées, l’homme banni leva les yeux de son livre pour observer avec un demi-sourire cet enfant bouche-bée qui le dévisageait. Le conservateur échangea un sourire avec son gardien, avant de tourner vers son jeune visiteur la page à laquelle il s’était arrêté :

« Mon garçon, est-ce que tu connais cette œuvre ? »

Ezel détailla un instant le tableau reproduit sur le papier, mais sa mince culture ne lui permit pas de retrouver l’origine de cette scène de baignade d’un autre temps. Il secoua la tête d’un air impuissant, et le gracieux visage du conservateur prit un air peiné.

« Vraiment pas ?

- Non monsieur. Je suis désolé.

- Et si je te disais son titre, tu en serais content ? »

Le garçon fixa l’homme ailé comme s’il n’avait plus toute sa tête, avant de répondre avec lenteur :

« Si ça peut vous faire plaisir, je… oui, je crois que je serais content.

- Eh bien, je ne sais rien du nom de cette peinture, conclut nonchalamment la créature en refermant le livre. Bazille est mort trop jeune pour nous gratifier de chef d’œuvres identifiables, et la colonisation d’Adhénor a égaré bon nombre de ses peintures lorsque leurs propriétaires ont passé le portail. Même l’auteur de ce livre ne connaît pas le titre d’origine de son œuvre, n’est-ce pas dramatique ?

- Euh…

- Dommage, ce garçon était pourtant prometteur – ses derniers travaux étaient particulièrement novateurs. Tu aimes la peinture, petit ? Oui, tu as une tête à aimer la peinture. Vous l’avez trouvé sur le perron, monsieur Engels ? Ce n’est pas un temps pour traîner sur les perrons des musées, mon jeune ami.

- C’est que je… je n’ai plus de maison, enfin, pas vraiment, et…

- Tu es tout seul ?

- O… oui.

- Tu aimes ce que tu vois dans cette pièce ? »

Courte hésitation.

« C’est… on ne sait pas où donner de la tête…

- Ca te dirait de travailler pour moi et de classer ma modeste collection ? Oui, bien sûr que ça te dit. Mais tu devras être moins bavard, d’accord ? Je dois avoir un vieux lit sous les combles, ce n’est pas très reluisant mais tu y seras au sec. Non ? Ah ça ne te suffit pas ? Tu es dur en affaire, toi… Bon, je veux bien t’assurer un minimum d’éducation en plus du logement. Ca te va cette fois ?

- Euh…

- Parfait ! Va te coucher, tu commences demain. »

Et il attrapa un autre livre sur une pile proche pour en commencer la lecture.

Soyons honnête : Ezel vécu de manière tout à fait convenable pendant les cinq années qu’il passa à aider le fantasque conservateur. Il mangeait à sa fin, dormait dans ce qu’il pouvait considérer comme un chez-lui, et surtout il apprenait le métier de son aîné avec une passion sans cesse renouvelée. Pour lui, rien n’était plus gratifiant que de voir une toile abîmée renaître de ses cendres. C’était pour lui une telle joie qu’il en oubliait presque les vexations régulières qu’il devait à son hybridation. Il voulait devenir restaurateur, peut-être même reprendre l’ensemble du musée, et pour la première fois de sa vie, il se sentait capable de quelque chose de positif.

Il ne se rappela qu’il vivait au sein d’une ville infestée de fanatiques uniquement lorsque son mentor disparut au retour des galeries marchandes où il s’approvisionnait en vieux livres. On le retrouva au milieu d’un tas de cadavres non loin du Dragon Rouge, les ailes en lambeaux et le visage ravagé à coups de griffes. Selon toute vraisemblance, il était tombé au milieu d’un règlement de compte entre Tueurs et ADH. Il était la seule victime civile. Cruel manque de chance, n’est-ce pas ?...

L’Hinra fit main basse sur le musée, s’appropriant ses économies et son contenu, qu’elle ne tarda d’ailleurs pas à vouloir modifier ; les projets à la gloire des humains s’accumulèrent très vite dans les tiroirs de la direction, qui céda à contrecoeur lorsqu’elle se rendit compte qu’elle ne tenait plus sans le conservateur. Alors que la transaction s’achevait et que l’ensemble du musée devenait propriété du gouvernement, un notaire particulièrement fouineur remarqua que le défunt banni avait laissé des dernières volontés, et que le musée avait quelqu’un de tout désigné pour reprendre sa gestion.

Ezel fit de son mieux, et malgré son jeune âge et son flagrant manque d’autorité, il parvint à sauver la partie précoloniale du musée, ainsi que l’aile réservée à la culture des créatures. L’Hinra ne lui fit néanmoins pas de cadeau, et il dut voir des monstruosités s’installer sous ce toit si cher à son coeur, notamment une atroce « exposition vivante » sur les Hll qu’il n’est pas près d’oublier…

Peut-être fut-ce cet étalage de créatures disséquées et traitées comme des morceaux de viande qui le décida à se prendre en main. Il ne pouvait plus rester spectateur d’une telle infamie, il lui fallait se sentir impliqué, sinon il allait perdre la raison. L’Eden lui parût la solution appropriée, et il rejoignit l’organisation sans penser une seule seconde qu’il mettait la main dans un engrenage mille fois trop puissant pour son humble personne. Un engrenage qui se mit en marche le soir même de son inscription, lorsqu’il s’endormit dans une salle de projection pour se réveiller dans les bras d’un vampire, quelques minutes avant que la maîtresse du Cercle du Graal ne traverse l’écran à la suite de sa fille fugueuse.

*****

Quelques mois plus tard, alors qu’Ambroise plongeait ses crocs vampiriques dans sa gorge au fond d’une ruelle obscure, Ezel se demanda comment il avait pu ne pas rejeter dès le début ce vampire qu’il avait accepté d’étudier, pourquoi il n’avait pas comprit dès leur première rencontre qu’il ne serait jamais que la proie du sanguinaire immortel. Pourquoi il n’avait pas remis sa démission à Gaïa lorsqu’elle l’avait « gentiment averti » que l’exposition sur les Hll n’était pas acceptable. Pour quelle raison insensée il avait poursuivi Constance et Sérénité jusqu’à l’Ookami No Uta en pleine nuit.

Sérénité…

Elle était encore plus instable que lui-même, elle possédait encore davantage d’affinités avec les ennuis, elle était la fille adoptive d’une psychopathe notoire prompt à arracher la tête de la moindre créature qui oserait médire de sa progéniture. Elle était inconstante, désespérée, fragile. Elle était hybride. Il en était tombé fou amoureux.

Ezel se refusa toujours à dire que c’était de la faute de la jeune fille s’il avait pu se faire agresser par ce « vampire inconnu ». Certes, il ne se serait jamais trouvé errant dans ce sombre quartier s’il n’avait pas tenté d’y oublier la peine que Séni lui avait fait en lui mentant. Mais le jeune homme n’était pas hypocrite à ce point-là : c’était lui qui avait cru à la maladroite manœuvre de Sérénité, lui qui n’avait pas su comprendre qu’elle était obsédée par l’ADH et ses propres origines, lui qui avait eu cette idée puérile au possible d’aller noyer son chagrin dans les boyaux de Leidenstal. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Ambroise le détourna fort efficacement de ses problèmes de cœur.

Lorsque le jeune hybride reprit conscience, il se trouvait au centre hospitalisé de l’Eden, et il s’était écoulé deux jours depuis « l’accident ». Le docteur Valerian, d’abord ravie de voir émerger ce garçon qu’elle n’avait pas réussi à transfuser (les culots de sang hybride étaient inexistants), ne tarda pas à déchanter : Ezel était peut-être éveillé dans le sens médical du terme, mais il s’était instantanément muré dans un monde de silence dont personne ne parvenait à percer les murailles. Les menaces, gentillesses et autres thérapies médicamenteuses n’y changèrent rien. Le jeune conservateur restait inerte, muet, tout juste capable de suivre du regard quelqu’un qui lui adressait la parole. Et l’enquête concernant l’identité de son agresseur resta dans l’impasse.

Ezel sortit de l’hôpital trois semaines plus tard. Du jour au lendemain, il avait retrouvé l’usage de la parole et avait recommencé à interagir avec son environnement, mais il était impossible de qualifier son état de normal. Egaré, paranoïaque, il rentra chez lui pour y trouver une brève lettre de Sérénité. Elle lui expliquait que comme il ne semblait pas plus affecté par ses visites à l’hôpital que par son absence, elle avait décidé de retourner encore une fois sur ses pas pour comprendre d’où elle venait. Elle l’aimait. Il ne la revit jamais.

*****

Personne ne semble véritablement en mesure de décrire le reste de l’itinéraire du jeune homme. Apparemment, il se serait retranché au fin fond de son musée. Son appartement sous les combles a été ravagé par l’Ouragan, il a donc emménagé dans une petite chambre dans les réserves, au sous-sol, un terrier qui semble parfaitement lui convenir. Lorsque l’Eden était encore debout, Ezel n’émergeait de sa retraite que lorsque sa présence y était impérativement mandée.

C’était le cas le jour de la réunion qui fut fatale à l’organisation. En retard, comme toujours, Ezel ouvrait la porte d’entrée lorsque la bombe avait soufflé le bâtiment. L’instant d’avant, il était sur le seuil. Celui d’après, il était vautré dans le caniveau de l’autre côté de la rue, la main gauche et l’avant-bras brûlés au second degré, les tympans en charpie. Les débris d’un rêve à vocation pacifiste et les corps déchiquetés d’êtres qu’il avait appris à apprécier achevaient de retomber autour de lui.

Cette fois-ci, Ezel échoua à l’hôpital de l’Hinra. Et à peine avait-il commencé à s’entretenir avec le docteur Valerian, miraculée elle aussi, qu’un groupe d’hommes en armes déboulait dans la pièce. Traîné sans ménagement dans une pièce annexe qui puait les désinfectants en excès, le jeune hybride n’eut pas à attendre longtemps avant de se voir confronter à un homme vêtu d’un costume noir. Ezel était fatigué, blessé, profondément désabusé. Lorsque l’inconnu lui demanda s’il était bien le conservateur du musée de Leidenstal, il répondit par l’affirmative. Comptait-il quitter l’organisation sectaire à présent réduite en poussière qu’était l’Eden ? Ezel tiqua, mais il répondit oui. Servirait-il dorénavant l’Hinra avec autant de dévotion que l’avait fait son prédécesseur ? Le jeune homme serra les poings en entendant les convictions de son mentor se faire maltraiter de la sorte, mais il répondit oui. Et s’il entendait parler d’autres survivants ou d’un éventuel retour du mouvement, il ne manquerait pas de le signaler aux agents du gouvernement, n’est-ce pas ? S’ils ne touchaient pas au musée. Bien sûr, bien sûr.

L’Hinra n’avait pas noté qu’avant l’arrivée de ses sbires, Bazille avait eu le temps de se mettre d’accord avec Alyssa : jamais il ne tournerait le dos à l’Eden. Il avait trop perdu pour qu’en plus on lui ôte cela. Mais le gouvernement n’était pas obligé de le savoir.

Comme toujours, un texte précis, pas trop long et clair. Définitivement j'aime beaucoup Calimero Ezel.

J'ai beaucoup aimé la petite référence :p aussi en passant. Tu t'es arrangé avec Ambroise au fait ? Je ne sais pas si Armand va le rejouer sur ce forum vu que techniquement il s'occupe d'Amaros. Enfin comme il manie les doubles comptes facilement, ça devrait aller sans soucis.
Sérénité is back, j'ai hate de voir la re-rencontre.

Tu es validée bien évidemment. Bon retour à Leidenstal, les portes du musée t'attendent.

*sait qu'elle devrait pas poster mais fait un toute petite entorse au règlement*

Encore une fiche superbe! Contente de voir la place que j'ai dans ton histoire. Je l'aime bien moi ce petit hybride:heart:

On peut flooder dans les fiches banane è_é
Les messages de bienvenue sont même très appréciés !

Merci à toutes les deux, contente que ça vous plaise! ^^ Mais je n'ai pas tant de mérite, j'ai eu deux semaines pour mariner cette histoire pour la mettre par écrit en seulement deux jours... ^^"

Pouvait pas laisser tomber mon calimero préféré aussi facilement... ^w^

Pour Ambroise, je ne sais pas, je verrai. A la limite, même s'il est décédé (qu'Armand ne veut plus le jouer), je retomberai sur mes pattes. Ce sera à lui de voir.

Oh, et pour la référence... je cherchais un nom et pis... c'est venu tout seul. Wink

Encore merci pour les compliments!

EDIT: J'approuve Méli, tu es une banane. Razz

Bon, c'est rageant, mais tu m'as donné envie de ressortir Nephalis. Enfin, quand j'aurais fini la fiche de Arlequin. C'est à dire pas avant les vacances.

Bienvenue à toi hihi, bien que tu ais été sûrement prévenue avant moi ^^. Et comme toujours, une fiche superbe.

Mais euh!!!! Je suis pas une banane!!!! Ezel Verian [Hybride Humain/Hll / Paradise Lost] Grrr46

J'ai trop de fofos, je sais plus sur lesquels je peux flooder dans la prez et lesquels je peux pas:no:
Vilaines!

*va bouder*

Merci Faux'Ly! ^^ Désolée de t'infliger une tentation supplémentaire... *pas désolée du tout ^^*

Et pis boude pas Mélissandreuh... *crâlin* Allez, si ton papillon atterit sur le toit de mon musée avant ce soir, je passerai lui dire bonjour. Wink

Ezel me manquait. ^^

Mouarf quand tu reviendras, il me faudra un rang plus court, je ne peux malheureusement pas réaliser ton rang ça donne ça

Code:: <center>Conservateur du M</fontcolor>usée

Et XD ça ne rentre pas :p soit je vire les variations de couleur pour tout laisser en blanc et gras ou je fais juste deux changements deux couleur et non quatre comme présentement.

J'ai toujours eu un côté trop ambitieux pour le matériel... XD

Essaie ça alors:

Conservateur du Musée

Merci! ^^